• - Et si les retraités étaient les nouvelles poules aux oeufs d'or ...

    Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, inaugure, demain, la nouvelle commission pour « l'avenir des retraites ». Elle aura deux à trois mois pour formuler des pistes de réforme en s'appuyant sur les récents rapports du Conseil d'orientation des retraites (lire ci-dessous). Il y a urgence : le déficit des régimes de retraite devrait atteindre 22 milliards en 2020. Qui va payer ? Les actifs ont déjà été mis à contribution : allongement de la durée de cotisation, journée supplémentaire travaillée au titre de la dépendance... Au nom de l'équité entre générations, le gouvernement cherche à présent du côté des retraités.

     

    Mais en ont-ils seulement les moyens ? Malgré des « situations individuelles préoccupantes », la population retraitée s'avère, aujourd'hui, « sous l'angle financier, dans une situation globale plus favorable que celle des actifs », estime la Cour des comptes. Les 16 millions de retraités sont-ils vraiment mieux lotis que les actifs ? Éléments de réponse.

    Niveau de vie

    Il est très proche de celui des actifs : autour de 95 %. Selon les chiffres 2010 de l'Insee, le niveau de vie médian des retraités ¯ autant de personnes au-dessus que de personnes en dessous ¯ est de 19 100 € par an et par personne, contre 22 500 € pour les salariés actifs et 22 300 € pour les salariés indépendants. Leur taux de pauvreté est plus faible que celui des actifs et le nombre d'allocataires du minimum vieillesse (777 €) ne cesse de reculer : ils sont aujourd'hui 400 000.

    Pensions

    1 040 € net : c'est le montant moyen, en 2012, d'une pension au régime général, pour une carrière complète. Le salaire moyen est, lui, de 2 082 €. Mais cette moyenne cache de très grandes disparités. Les femmes perçoivent, par exemple, 30 % de moins que les hommes.

    Patrimoine

    Plus de 75 % des retraités sont propriétaires de leur logement, contre 43 % des actifs. 25 % détiennent un portefeuille d'actions contre 20 % des quadragénaires et 17 % des trentenaires. Mais attention, là encore, il s'agit d'une moyenne : les propriétaires très aisés tirent les statistiques vers le haut.

    Avantages fiscaux et sociaux

    La Cour des comptes les chiffre à 12 milliards (lire ci-dessous). Mais Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE, cité par le journal Les Échos, relativise : « En moyenne, les salariés bénéficient de 1 600 € d'avantages fiscaux et sociaux par ménage et par an, contre 1 375 € pour les retraités. »

    Déjà sollicités

    À partir du 1er avril, les pensions des retraités seront soumises à un nouveau prélèvement de 0,3 %. La mesure doit servir à financer les aides aux personnes âgées dépendantes. Ses conséquences restent toutefois limitées : moins de 4 € par mois pour une pension de 1 200 €. Et la moitié des retraités ne paieront rien. Autre mesure : la suppression de la demi-part fiscale supplémentaire attribuée aux veuves et veufs ayant élevé des enfants (897 € maximum). Après une diminution progressive depuis 2010, cet avantage fiscal disparaît totalement en 2013.

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