Pourquoi la Bretagne n'est pas aujourd'hui une terre qui accueille beaucoup d'immigrés ? cette question est le principal constat de cet article.

Il est bon de rappeler que les territoires bretons sont avant tout des terres agricoles et non des terres urbaines et accueillantes. Certains trouveraient cela normal et d'autres non. Peu importe, il est bon de rappeler que la  Bretagne est accueillante mais que les difficultés économiques et les secteurs industriels en difficulté laissent présager des insuffisances notables dans l'accueil d'immigrés.

Actuellement, les difficultés économiques sont trop nombreuses pour détacher le problème de l'immigration des difficultés sociales. Les élus doivent saisir que la Bretagne est un territoire rural avec des communes de faible densité.

Alors ...

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Sur les 5,3 millions d'immigrés qui vivent en France, la Bretagne n'en abrite que 85.500. De toutes les régions françaises, elle est celle qui compte, en proportion de la population, le moins d'immigrés.

Le plus faible taux d'immigrés de France. Peut-être parce qu'elle n'est pas une région industrialisée, la Bretagne n'a jamais beaucoup attiré les immigrés. Certes, la population immigrée a augmenté de près de 40.000 personnes depuis 1999 mais elle reste très faible par rapport aux régions de l'Est, du Sud et bien sûr de l'Ile-de-France.
Sur les 3.175.100 habitants que la Bretagne comptait en 2009, on recensait 85.500 immigrés, soit un taux de 2,7 %. À titre de comparaison, l'Alsace abrite 10,2 % d'immigrés et PACA 9,9 %. Seulement 1,6 % des 5,3 millions d'immigrés habitant en métropole vivent en Bretagne. Ce qui fait de la région celle qui a le plus faible taux d'immigrés. D'une manière générale, le Grand Ouest attire peu les candidats à l'immigration.

D'où sont originaires les immigrés qui ont choisi la Bretagne ? C'est une autre spécificité bretonne, la population immigrée est pour presque moitié d'origine européenne (45 %). Et parmi ces immigrés européens, les Britanniques sont largement majoritaires : 14.000, soit un immigré sur six. Les Portugais sont 6.200 et les Turcs 5.400.

Les Africains minoritaires. Alors que les Africains représentent 43 % des immigrés sur l'ensemble du territoire français, en Bretagne ils représentent à peine le tiers de la population immigrée. Les Africains installés en Bretagne sont essentiellement issus du Maghreb. Le Maroc est le pays le plus représenté (7.500) devant l'Algérie (4.400). Quant aux Asiatiques, ils représentent 20 % des immigrés.

Où sont installés les immigrés ? Sans surprise c'est l'lIle-et-Vilaine qui en abrite le plus grand nombre, plus d'un tiers (31.199), devant le Finistère (20.573), le Morbihan (17.839) et les Côtes-d'Armor (15.915). Mais comme le note l'Insee, leur lieu de résidence est principalement lié au caractère urbain ou rural des territoires. Rennes et Brest abritent davantage d'immigrés d'origine africaine ou asiatique tandis que les Britanniques sont surtout présents dans les Côtes-d'Armor.

Une population immigrée plutôt jeune. Parmi les immigrés qui sont âgés de 15 ans ou plus, seuls 27 % ont plus de 55ans contre 38 % dans l'ensemble de la population bretonne. On notera que les familles d'origine asiatique et africaine sont plus souvent nombreuses que les familles d'origine européenne. Plus de 38 % des premières et 31 % des secondes ont plus de trois enfants. C'est aussi une population pour laquelle l'accès à un emploi ou une activité semble plus difficile : les hommes immigrés sont deux fois plus souvent au chômage ou inactifs. Une tendance accentuée chez les femmes, trois fois plus souvent au chômage que les non immigrés.

Quelle sera l'évolution de cette population ? Elle dépendra probablement pour une large part de ce que sera dans les années qui viennent l'économie bretonne. À preuve, c'est surtout entre 1998 et 2002, période de dynamisme économique, que la population immigrée s'est accrue en Bretagne.