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- PSA : les ouvriers au plus mal : à quand les solutions ?
Les salariés de La Janais étaient les premiers chez le constructeur à effectuer leur rentrée après les vacances d'août. Et ce sont souvent avec des mines inquiètes qu'ils sont arrivés, ce mardi, à l'embauche de 13h. "On attend un petit peu de voir ce qu'ils vont nous annoncer, et qui va être concerné", explique Philippe, 55 ans, dont 35 ans de boîte, désabusé face à la situation.
"Neuf de trop" dans l'atelier de Philippe
Comme lui, tous ceux qui ont accepté de s'exprimer devant les quelques médias présents expliquent avoir tenté pendant les vacances d'éviter de penser à l'avenir du site, en vain. Lui n'a plus d'espoir pour La Janais, et le plan de départs volontaires, il y réfléchit. Il va rejoindre pour l'instant son atelier où ils sont 40, mais "neuf de trop" depuis que les équipes de nuit sont revenues en journée, ce qui va signifier un jour chômé par semaine pour chacun.Un plan de départs volontaires suspendu
Pour les syndicats venus à la rencontre des journalistes devant les grilles, "il y a beaucoup de questions qui se posent", explique Michel Bourdon (CGT), "c'est un moment difficile". Selon lui, certains salariés sont déjà intéressés par le plan de départs volontaires, notamment des "56 ans et plus" : ils "veulent limiter le risque d'être virés comme des malpropres", si ce plan se transforme en licenciements après la date butoir de juin 2013.
Mais le plan de départs volontaires est lui-même momentanément suspendu par une expertise réclamée par le comité central d'entreprise, avec des conclusions attendues à la mi-octobre. "Les gens sont très inquiets", assure le syndicaliste.
L'ambiance ? "Pas terrible"
Derrière lui les salariés entrent les uns après les autres, tentant d'éviter les journalistes. "On va reprendre le boulot et puis c'est tout", lâche l'un d'entre eux. "Les salariés ont le sentiment que tout est en attente, tout est gelé", explique Pierre Comtesse, délégué FO. Parmi les salariés, l'ambiance n'est "pas terrible", dit l'un d'eux, voire "un peu tendue", lance un autre, qui ajoute : "on n'a pas trop d'options". Comment sera fait l'avenir? "On va voir", répond une autre salariée.
2.300 départs volontaires depuis 2007
Tous s'empressent de franchir les portes, préférant pour la plupart éviter les questions sur des sujets tels que le plan de charge de l'usine de La Janais, insuffisant car réduit à trois voitures (C5, 508 et la C6 qui s'arrête fin 2012) dont les ventes sont inférieures aux prévisions. "C'est le 4e plan de départs volontaires depuis 2007" avec 2.300 départs depuis cette date, explique Didier Picard (CFE/CGC). Le plan "le plus lourd", les salariés l'ont déjà passé: 1.700 départs volontaires entre 2009 et 2010 dans le cadre d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), et tous les départs ont été pourvus "sous de fortes pressions", assure-t-il.
Motivation en berne
Aujourd'hui à La Janais, ils sont encore 5.600 à espérer peut-être une bonne nouvelle fin octobre sur le ou les modèles que la direction pourrait annoncer pour remplacer la C5, en fin de vie. Cela permettrait de sauver le site, et de ne pas vivre le cauchemar de l'usine d'Aulnay, qui fermera en 2014 dans le cadre du plan de suppression de 8.000 emplois de PSA. En attendant, "on va au boulot parce qu'il faut y aller, mais sans motivation", dit Michel, technicien de maintenance de 56 ans, avec 34 ans de boîte derrière lui, et qui conclut : "on a le moral dans les chaussettes".
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Tags : départ, salarié, licenciement
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